6. L'ordonnance type 

7. Témoignage d'une maman

8. A quelles maladies penser?

9. D'où viennent les vulvites?

10. Vos requêtes les plus fréquentes

On lui a dit de  bien laver avec du savon. Surtout pas !

L'idée que la prévention de certaines maladies passe par l'hygiène est  fortement partagée à juste titre : se laver les dents prévient les caries, se laver les mains après être allé aux toilettes prévient le péril fécal (les gastro et diarrhées), la désinfection des plaies permet d'éviter leur aggravation. Vous remarquerez qu'il s'agit de maladies infectieuses.
Donc, à défaut de savoir si cette zone intime devenue rouge est une maladie infectieuse ou non,  le réflexe des mamans, des parents est d'appliquer avec plus de rigueur les principes de l'hygiène ... Laver bien, doit certainement signifier en frottant bien, et en insistant bien ... 
Or l'eczéma n'est pas une maladie infectieuse, mais une maladie inflammatoire, largement aggravée par l'excès d'hygiène, l'excès de savon.
N'oublions pas que le savon a un PH minimum à 9 alors que celui de la peau est à 5,5. C 'est pourquoi un savon dégraisse et décape n'importe quelle peau... Même un savon surgras, bio. Un savon reste un savon.

On lui a dit d'utiliser des produits adaptés pour la toilette intime pour les enfants : encore moins ! 

La zone génitale justifie-t-elle des produits particuliers ? Absolument pas!

Les produits de toilette intime ne sont pas nécessaires et surtout chez un enfant ( saforelle, gyno hydralin...)

Les produits de toilette intime sont contre indiqués sur la peau atopique et surtout celle de l'enfant.

On lui a dit de ne surtout pas mettre de la cortisone à cet endroit, cela ne fera que laisser passer d'avantage les bactéries : complètement faux !

La cortisone a effectivement la possibilité d'aggraver l'infection d'une plaie. Ce serait une mauvaise utilisation de ce médicament que de le mettre sur une  égratignure ou une coupure. Les bactéries " passeraient " effectivement d'avantage. 

Par contre, sur une peau inflammatoire,  c'est tout l'inverse. Les maladies inflammatoires de la peau se traitent par un médicament luttant contre l'inflammation, ce qui est le rôle de la cortisone en crème. La meilleure façon d'empêcher la surinfection d'une peau atopique, c'est de traiter l'inflammation. Même sur la vulve, c'est de la peau comme tout le reste du corps. Donc, oui ! on peut appliquer de la cortisone sur la zone génitale : de classe forte si l'inflammation est puissante (diprosone), même chez l'enfant, sinon classe modérée si inflammation modérée. (locapred, tridesonit)

On me faisait culpabiliser de ne pas mettre assez de savon

Nous voilà dans l'impact de la société sur les " normes " d'hygiène. 

Nul doute que le Français ne s'est pas assez lavé pendant des siècles, assujetti aux tabous religieux et de la défiance de tous les soins corporels, mais depuis  Pasteur et l'évidence de l'hygiène dans la santé, la situation s'est inversée pour mettre en avant le quarté gagnant : hygiène, propreté, santé et décence sociale. Il faut sentir le propre! Mais la propreté a largement dépassé les limites de l'hygiène ( publicité oblige). Sentir le propre est gage d'acception sociale, il faut lutter contre les odeurs, nous ne sommes pas des boucs , que diable ! ( et oui, le diable est un bouc ...). Donc, si cette zone intime pose problème, c'est que cette enfant est sale ! Aïe, aïe...

Le docteur m'a bien réexpliqué les mécanismes liés à l eczéma et que même pour cette zone le traitement est identique au reste du corps. En 3 jours les douleurs ont disparu et en 1 semaine la peau était redevenue complétement normale, plus de brûlure aux toilettes....!

• La peau atopique  justifie des soins d'hygiène très  précis et simples : jamais de savon
• La zone génitale d'un enfant atopique ne justifie rien de particulier, que de l'eau.
• Quand cette zone devient inflammatoire, le dermocorticoide n'a aucune contre-indication d'emploi. 

Ce que cette maman n'a pas mentionné dans son témoignage, c'est pourquoi l'eczéma est apparu à cet endroit là, précisément. Cette petite fille avait eu besoin d'antibiotiques quelques temps avant. Tous les antibiotiques sont capables de perturber les flores, les microbiotes, de la peau et du tube digestif. Or l'eczéma de cette petite fille touchait aussi l'anus, ce qui prouvait bien que le début venait d'abord du tube digestif puis avait diffusé sur la zone génitale... le traitement de cette enfant comportait aussi des pro biotiques à avaler et un anti fongique en sirop 

• Lavez une fois par jour soit avec l'huile lavante, soit avec un produit lavant dalibour   cicaplast gel lavant par ex. 
• N'utilisez pas de lingettes
• Dans la journée, mettez autant de fois que nécessaire la crème dalibour de la même gamme : cicaplast baume B5 par ex
• Le soir : Tridesonit ou Locapred selon la règle de l'unité phalangette
• A avaler : Fungizone sirop : adapté à l'âge de l'enfant  et probiotiques
• Culotte en coton, lavée avec une lessive en poudre, sans adoucissant

Lire les pages :  Les règles d'hygiène dans l'eczéma, Dermocorticoide : mode d'emploi, Les antibiotiques dans l'eczéma ; Comment traiter l'eczéma de mon enfant, les fesses rouges du bébé

Les médecins ont évoqué 3 hypothèses : les vulvites (zone intime toute rouge), les infections urinaires, un lichen

Passons en revue les diagnostics proposés à la maman : 

• Les vulvites : oui, elles démangent ou brûlent de façon très variable, et surtout l'examen clinique  montre une zone toute rouge. 
• Les infections urinaires donnent des brûlures en urinant, des envies d'uriner toutes les 5 minutes mais ne donnent aucun signe visible sur la peau. Il était pourtant logique par sécurité de vérifier qu'il n'y en avait pas par un ECBU. (prélèvement d'urines avec recherche de microbes dedans), l'examen se fait sur ordonnance du médecin, le laboratoire d'analyses médicales donne un petit flacon dans lequel on fait pipi, et vous ramenez le flacon au laboratoire. 
• Le lichen est une maladie qui gratte en permanence et l'aspect visuel est blanc.                                                                                                                             

Donc non,  infections urinaires et lichen n'étaient pas de bonnes hypothèses. il s'agissait bien d'une vulvite.

Il y a trois grandes origines aux vulvites   : le psoriasis, l'eczéma atopique et les mycoses

Psoriasis et eczéma atopique sont deux maladies bien différentes pourtant souvent confondues. Sur la vulve, l'aspect peut être trompeur, mais il suffit de voir ce qu'il y a ailleurs sur la peau. Dans le cas de cette petite fille, l'eczéma atopique était déjà connu, il s'agissait donc d'une vulvite atopique. Autrement dit, de l'eczéma sur la vulve.

Les vulvites dues au champignon type Candida, les mycoses peuvent s'ajouter à l'eczéma, mais dans ce cas il faut rechercher une prise d'antibiotique. Les mycoses, les champignons n'arrivent pas comme çà tous seuls, il faut une raison pour favoriser leur prolifération. Chez l'enfant, avant la puberté, avant les hormones le facteur déclenchant des mycoses c'est les antibiotiques. (sinon chercher un diabète)

Peut-on mettre du tridesonit, de la bethamétaose, de la diprosone, de la cortisone en crème sur la zone génitale, les parties intimes, la vulve, la zone vulvaire, ? oui, si la rougeur est due à l'eczéma atopique. La réponse est la même pour le pénis, le zizi. 

L'idée que la rougeur est due à une petite fille négligée, qui s'essuie mal aux toilettes, où qu'elle aurait attrapé quelque chose aux toilettes est sans fondement. 

Il n'y a pas de mycoses, de champignons chez l'enfant dans la zone génitale en dehors d'une prise d'antibiotiques quelques semaines auparavant et cela commence toujours par l'anus et pas par la vulve ou le pénis.