Sommaire de la page : le lait de vache et l'eczéma
L'alimentation est un domaine important dans l'eczéma.
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Vous entendez parler de : allergies au lactose, le lait ne serait utile qu'à nourrir les veaux, le lait aggrave l'inflammation, l'eczéma serait une allergie au lait de vache, il y aurait une intolérance ...Tous les naturopathes vous conseillent d'arrêter les produits laitiers...
Vous avez en règle tous essayer de diminuer ou d'arrêter le lait et les produits laitiers. Combien êtes vous à avoir remarqué un mieux sur votre eczéma? A peine 1/4 , pour les 3/4 autres aucun changement. Beaucoup de déception à la clef en règle.
La consommation de lait diminue globalement partout sauf dans les pays qui en boivent de toute façon très peu.
Parallèlement, le taux d'eczéma explose passant de 3% en 1950 à 15% en 2020 et 40 % dans certaines régions de Chine.
Le lait de vache est un aliment complet. Complet veut dire qu’il contient les trois grandes familles :
Si aucun n'est l'origine, la cause de l'eczéma (le bébé est né avec une peau anormale), chacune des 3 familles peut intervenir.
Le lait maternel humain est de tous les laits de la planète le plus chargé en lactose.
Extrait de l'article ci-joint : Globalement, le lait de femme mature contient 75 g/L de glucides, dont 63 g de lactose et 12 g d'oligosaccharides, alors que le lait de vache ne comporte que du lactose. Les oligosaccharides constituent une originalité majeure du lait de femme : ils constituent de véritables prébiotiques. Ils jouent un rôle essentiel dans la mise en place du microbiote colique dominé chez l'enfant au sein, par les bifidobactéries, en particulier Bifidobacterium bifidum. Le rôle des ces oligosaccharides (quasiment absents du lait de vache) dans la protection vis-à-vis des infections digestives, mais aussi extra-digestives, est aujourd'hui bien argumenté (Kunz, 2000).
Les laits de vache, de chèvre et de brebis contiennent bien sur du lactose mais en quantité moindre que celui de la maman humaine. 40 à 50 gr/l.
Pour digérer le lactose, nous avons besoin d'un produit du nom de lactase. Ce produit est fabriqué naturellement par notre corps, en grande quantité dès notre naissance pour nous permettre de digérer le lait de l'allaitement, puis en moindre quantité à partir de l'âge de 4 à 6 ans environ. A l'âge adulte, il reste environ 10 % du taux de lactase d'origine. Ce qui veut dire que à l'âge adulte, nous pouvons digérer 10% du lait du nous buvions quand nous étions bébé.
Il existe des grandes différences dans la quantité de lactase suivant les populations sur la planète : les individus qui en possèdent le plus sont les Nordiques et certaines tribus africaines.
L'allergie au lactose n'existe pas, elle est impossible. Le mot " allergie " veut dire fabrication d'anticorps de type IgE contre quelque chose (un allergène). Ce mécanisme ne concerne que les protéines et jamais ni les sucres, ni les corps gras (lipides). Le mot allergie au lactose est donc un non-sens.
Le lactose peut effectivement être déclencheur de crises chez certains patients (vous avez vu que dans mon enquête personnelle, cela n'était vrai que pour 1/4 des patients et l'amélioration était partielle) mais cela est possible. Cette action passe par une intolérance et non pas une allergie, puisque l'allergie à un sucre est impossible. Cette intolérance concerne l'adulte mais aussi l'enfant à partir de 5 ans, âge à partir duquel la quantité de lactase a naturellement décru. Mais il est indéniable qu'elle existe aussi chez l'enfant.
Comment le savoir : il n'y a pas de prise de sang fiable, pour établir l'existence d'une intolérance. Il faut arrêter les produits laitiers 1 à 2 semaines, puis les réintroduire et voir si les troubles digestifs ou l'eczéma va mieux ou pas. Si la réponse est positive, si la peau va mieux, si les troubles intestinaux vont mieux, alors il ne faut jamais les retirer en totalité. Il faut toujours garder la possibilité d'installer la tolérance en gardant une petite quantité régulière. Le seul produit laitier à préserver, s'il y en a un à garder est le yaourt, car il contient naturellement de la lactase.
Tous les mauvais corps gras aggravent n'importe quelle maladie inflammatoire, et le lait est riche en mauvais corps gras (acides gras saturés). L'eczéma atopique étant une maladie inflammatoire, tous les mauvais corps gras (comme la charcuterie, ou la cuisine moderne) aggravent l'eczéma. Les mauvais corps gras se concentrent dans le fromage. Leur activité pro inflammatoire est moins puissante pour la chèvre et la brebis, c'est la raison pour laquelle il vous est souvent conseillé d'alterner vache, brebis et chèvre. Il n'est pas question pour autant de ne pas manger de fromage, mais il ne faut pas en abuser ... 1 fois par jour suffit ... mais attention à la tartiflette, raclette ...
L'allergie aux protéines de lait de vache peut être un facteur aggravant de l'eczéma. L’allergie vraie concerne le bébé, elle n’est jamais nue, c'est-à-dire isolée. Quand le bébé est allergique aux protéines du lait de vache, il présente TOUJOURS des troubles digestifs. Les tests allergiques sont positifs. Cette situation n'est pas fréquente. L'allergie aux protéines de lait de vache : APLV, ne touche que 4 % des bébés qui souffrent d'eczéma atopique. Cette allergie guérit dans le temps. Le retrait du lait de vache sera de courte durée, quelques semaines pas plus.
L’intolérance aux protéines de lait de vache peut aussi être un facteur aggravant de l'eczéma. Elle ne s’associe pas forcément à des signes digestifs, les tests sont négatifs, c'est un facteur déclencheur de la dermatite atopique du bébé fréquent. Le diagnostic se fait en deux temps :
Ce problème du lait de vache dans l'eczéma fait partie des injonctions que les mamans subissent quand elles cherchent une solution à l'eczéma de leur bébé. Le danger est de remplacer le lait de vache par des substituts végétaux, anciennement labellisés " lait " par l'industrie alimentaire jusqu'à la législation européenne de 2017 qui l'a interdit. Ces jus végétaux n'ont absolument pas la même qualité nutritionnelle qu'un vrai lait. De vraies catastrophes sont arrivées chez des enfants nourris exclusivement par des jus végétaux type soja ou amandes : malnutrition, retard de croissance..sinon pire.
Au niveau législatif : Depuis le 14 juin 2017, la dénomination « lait végétal » est interdite pour les boissons végétales par la Cour de Justice de l’Union européenne, à l’exception du lait d’amande et du lait de coco qui sont considérées comme des exceptions culturelles. De même les dénominations yaourt, crème, beurre et fromage sont interdites pour tous les produits issus de productions non animales. L’appellation « lait » ne peut être donnée qu’au produit de la traite d’une femelle laitière.