Ptite plaque avait pourtant tout à découvrir de l’univers dans lequel elle vivait.
Elle avait déjà compris que l’hiver, le Froid l’aiderait à grandir. Non seulement le Froid faisait gratter mais en plus pour se réchauffer, l’envie d’un bain bien chaud avec plein de mousse ne faisait qu’aggraver les choses. Ca, c’était le pied ! Plus il y avait de produits chimiques autour d’elle, plus Maman/Peau était abimée, et plus ça déclenchait un grattage de fou…
Le printemps fut plus subtil. Grand Père Vent vint à sa rescousse : en soufflant très fort, tous les pollens des arbres vinrent se déposer sur sa frimousse pour lui faire des bisous. Chut ! Il ne faut pas le dire, mais en regardant bien elle était toute rouge de plaisir.
L’été, c’était un peu compliqué : d’un côté le soleil était carrément son ennemi, elle devait se cacher pour lui échapper, mais d’un autre côté elle avait la visite des sœurs jumelles Chaleur et Sueur. Ces deux là étaient vraiment géniales avec elle. Chaleur, Sueur dansaient la carmagnole pour son plus grand bonheur.
La saison suivante fut capitale : elle fit la rencontre de petites bêtes, toutes petites qui ne se voient pas à l’œil nu et qui vivent dans la poussière et dans les lits. Ils avaient une sale tête, huit pattes, mais, une fois passée leur laideur, il fallait bien admettre qu’ils étaient très efficaces. Ils commençaient à envahir les maisons avec la mise en route du chauffage. Alors là, c’était un feu d’artifice, ils virevoltaient de partout et se déposaient sans rien dire à côté d’elle pour lui donner du courage.
« Regarde, je vais piquer cette peau et toi tu n’auras qu’à en profiter » lui dirent-ils.
Il n’y avait effectivement qu’à laisser faire. Le seul ennui avec ces petites bêtes, c’est qu’elles ont le vertige. Dès qu’on dépasse 1500 m d’altitude, bande de poltrons, il n’y a plus personne. Impossible de les faire vivre en montagne. Ainsi de saison en saison, Ptite Plaque devint une travailleuse saisonnière. Elle avait toujours de quoi se nourrir et faire gratter, son ultime joie !
Questions :
Conséquences pratiques :
Petit à petit, chemin faisant, Ptite Plaque se rendit compte qu’elle n’était pas toute seule à la surface de la peau. En tendant bien l’oreille, elle entendait des petites, toutes petites voix. Elle prit une loupe pour y voir de plus près. Et ce qu’elle découvrit fut un monde tout à fait extraordinaire : il y avait là tout un tas de gens, de toutes sortes, qui semblaient vivre sans se préoccuper d’elle. Elle en fut aussitôt très jalouse.
« Ohé, ohé, quelqu’un m’entend ? »
Personne ne répondait ! Il fallait rentrer en contact avec eux mais comment faire, pas un seul ne parlait la même langue… ?
Elle décida de changer de couleur pour voir leur réaction. Quelle ne fut pas sa surprise : quand elle devenait blanche, elle attirait à elle une famille tout ronde
« Bonjour, nous sommes la famille Levure »
Et quand elle se mettait à couler toute jaune elle attirait à elle une famille en forme de bâtonnet
« Bonjour, nous sommes la famille Staphylocoque »
A chaque fois, leur rencontre donnait lieu à un vrai festin. Ils firent plus ample connaissance et se dirent qu’ils allaient se répartir le territoire. Les cheveux, le visage, les épaules pour la famille Levure et tout le reste mais surtout les poils pour la famille Staphylocoque. Elles s’étaient fait des copains pour la vie. Ils faisaient vraiment bon ménage tous ensemble.
Quand elle allait en vacances dans la famille Levure, elle admirait le paysage sur des promontoires : le nez, les cheveux, parfois au contraire elle descendait dans les profondeurs d’un drôle de tunnel qui allait jusque dans l’oreille. Quand elle était en vacances dans la famille Staphylocoque, là elle faisait plutôt du camping. Ce qu’elle aimait c’était allumer des feux de camp. Pour ça elle cherchait un endroit où quelque chose frottait genre chaussure, couture, étiquette, bretelles : en fait des endroits comme ça il y en avait partout, il n’y avait que l’embarras du choix. Elle était tellement bien, que souvent elle devenait plus épaisse, ça la confortait dans l’idée que le bonheur pouvait durer longtemps, longtemps…
Questions :
Conséquences pratiques :
S’il y a des moments cadeaux dans la vie, ce sont les anniversaires. Ce jour là, celui ou celle qui grandit d’un an brutalement en quelques secondes reçoit plein de paquets. Et en règle, tout ça se termine par un gros goûter, genre gros goûter. Des gâteaux, des bonbons, des boissons sucrées à gogo et même que le lendemain on recommence à l’école. Et là, Ptite Plaque se frotte les mains. Que du bonheur pour elle. Le problème, c’est qu’elle ne sait pas trop pourquoi. Alors elle a demandé et il lui a été répondu que c’était grâce au Sucre.
Ah ! Mais le Sucre… elle ne le connait pas, elle ne l’a jamais rencontré. Elle sait bien qu’il est partout, dans le petit déjeuner, dans les gâteaux, les petits pains, et même dans la mayonnaise et les sauces tomates, mais elle ne sait pas du tout comment il s’y prend pour venir jusqu’à elle. Alors chut ! c’est un secret, mais à vous ami lecteur, l’histoire va vous le dire : le Sucre est amoureux de Ptite Plaque et… il est très timide. Pour arriver à la rejoindre sans se dévoiler, il eut l’idée d’en parler à une des sœurs Jumelles la Sueur, qui dès fois arrive à fausser compagnie à sa sœur Jumelle la Chaleur
« Dis moi sœur Sueur, il t’arrive bien de t’étaler de tout ton long sur la peau ? Si je te donne une lettre d’amour pour Ptite Plaque, tu pourrais lui donner ? »
Touchée par un amour si tendre Sœur Sueur accepta aussitôt et partit à la recherche de Ptite Plaque. Elle n’était pas loin d’elle et elles se trouvèrent facilement. Quand Ptite Plaque lut en silence la lettre qu’elle avait en main, elle devint toute rouge, encore plus rouge que d’habitude, elle fut de plus en plus belle d’être aimée ainsi de loin, et elle serra très fort la lettre sur son cœur. Elle se prit à rêver à des jours où il serait possible de fêter les non anniversaires, comme ça tous les jours il y aurait une profusion de gâteaux et de boissons sucrées.
Questions :
Conséquences pratiques :
Il arriva qu’un jour Ptite Plaque s’ennuyât. Des plaques par ci, des plaques par là… Bof, ça commençait à être toujours pareil. Alors cherchant toujours des idées nouvelles pour faire gratter, elle eut l’idée de s’adresser à la sœur Jumelle de Maman/Peau. Le problème, c’est qu’elle ne savait pas très bien où elle habitait. Elle prit une carte et mis en marche le GPS. Tante/Intestin, c’est en fait le tuyau qui va de la bouche jusqu’au trou qui sert à faire … les gros besoins. Tante/Intestin fut bien étonnée de la voir, Ptite Plaque devait normalement rester sur la peau, que venait-elle faire ici ?
« Bonjour, lui dit Tante/Intestin ? Que viens-tu faire ici dans mes entrailles ?
Bonjour, répondit Ptite Plaque, je viens te demander si tu pouvais m’aider à faire gratter là-haut sur la peau ?
Et pourquoi ferai-je cela ?
Pour te venger, car toi aussi les hommes t’ont abimée, comme maman, ils t’ont envoyé des antibiotiques, des pesticides, du lait tout trafiqué, du pain qui n’a plus rien à avoir avec celui de Papi, il serait temps que tu te bouges … »
Tante/Intestin était effectivement elle aussi en colère, trop c’était trop. Des boissons sucrées en veux-tu en voilà, de la bouffe n’importe comment à n’importe quelle heure, elle qui avait l’habitude de prendre son thé tranquillement et de digérer à une heure bien précise. Voilà qu’elle aussi était toute chamboulée. Il était temps de dire que tout cela n’allait pas du tout.
Elle accepta l’offre de sa nièce et contacta son mari, Dragon lui aussi, qui dormait paisiblement au coin du feu.
« Réveille toi, dis moi un peu ce que tu peux faire pour que ça change ? »
Dragon/Intestin ouvrit les yeux un peu étonné d’être dérangé ainsi par sa femme si discrète d’habitude et ne voulant pas la contrarier, il se mit à faire ce qu’il sait faire, c'est-à-dire cracher du feu ! Et dans le ventre ça donne des prouts, le ventre tout gonflé, des douleurs et du caca tout mou. Ptite Plaque jubilait, elle avait vu juste, plus son oncle le Dragon de l'Intestin s’énervait et plus ça grattait là-haut sur la peau. Un vrai festival ! Et puis avant que le pot aux roses, même si ça ne sentait pas la rose là-dedans, soit découvert, ça allait pouvoir fonctionner encore longtemps.
Questions :
Conséquences pratiques :
Au moment de carnaval, Ptite plaque eut envie de se déguiser en sorcière. Avait-elle à peine enfilé le chapeau pointu, qu’un vieux grimoire vint se poser près d’elle. D’abord intimidée, elle osa l’ouvrir. Le vieux grimoire était tout ému de sentir le contact des jolies petites mains sur ses vieilles feuilles. Il se laissa faire … et la lecture donna de drôles d’idées à Ptite Plaque… Quelques jours plus tard, elle prit place à son accoutumée dans les plis des coudes et des genoux, et attendit tranquillement l’air de rien. Comme personne ne faisait attention à elle, elle s’étala tout doucement, tout doucement, mais tellement qu’elle prit une place vraiment énorme. Alors elle prit une grande inspiration et cria très fort
« Abracadabra ! »,
Elle attendit de voir la suite : tout ce qui était écrit dans le vieux grimoire arriva alors par enchantement :
Le grattage devint tellement intense que le sommeil fut impossible. Or dormir, ça aide à grandir. Donc, inversement quand on ne dort pas bien, on ne grandit pas bien.
« Abracadabra » était en fait un code secret pour le papa de Ptite plaque.
Chaque fois qu’il entendait ce message, il sifflait un bon coup pour rameuter des jeunes recrues à la rescousse. Dans le dos de ce corps d’élite, il était écrit "Allergies". Ils avaient des armes très perfectionnées, rien à voir avec le cracheur de feu de Dragon. C'était un groupe de sniper, chacun spécialisé sur un seul produit à la fois, et ils venaient de temps en temps donner main forte au Dragon. Alors quand les deux s'activaient ensemble, Ptite Plaque sentait à quel point elle était puissante
Mais le pire était de l’ordre du sortilège : une malédiction qui fait mal en dedans et qui ne donne pas envie de rigoler.
« Ah ah, regarde il se gratte comme un singe ! »
« Ah non, tu ne vas pas jouer avec lui, regarde sa peau ! »
Quand les autres enfants se moquent et ne veulent plus jouer, on se retrouve tout seul et ça, ça fait mal en dedans. La tristesse, c'est quand on pleure en dedans.
Ah sûr qu'avec des pouvoirs pareils, Ptite Plaque n'allait pas quitter son chapeau de sorcière de sitôt!
Questions :
Conséquences pratiques :
Ptite Plaque en voulait toujours plus. Elle ne voulait plus dépendre de qui que ce soit : les saisons, les familles d’accueil Levure et Staphylocoque, le Dragon de l’intestin, la cousine Sueur et son amoureux le Sucre, tout ça c’était bien mais elle voulait être autonome. Autonome, c’est un mot compliqué qui veut dire :
« Je me débrouille tout seul, je n’ai besoin de personne ! »
Elle voulait être grande, vraiment grande, plus un bébé. Pour cela il fallait créer un cercle vicieux.
« C’est quoi ça? »
« Un truc qui tourne tout seul comme un tourniquet au manège, sauf que ça ne fait pas du bien ».
Il fallait donc trouver ce qui lui ferait du bien à elle et qui en même temps serait absolument permanent… et là, elle repensa à un épisode qui l’avait beaucoup intriguée. Quelques temps auparavant, un étranger était venu à la maison et en regardant Ptite Plaque de l’air de celui qui s’y connait plus que les autres, avait fini par dire
« De toute façon, c’est dans la tête ».
Ptite Plaque n’avait pas compris au premier abord, elle se demandait ce qu’il voulait dire. En regardant autour d’elle, elle ne voyait que Maman/Peau toute pleine de trous et en se regardant elle-même elle ne voyait que du tissu tout rouge. Qu’est-ce qui avait bien pu lui échapper ? Elle se mit à questionner les copains Levure et Staphylocoque. Le problème, c’est qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux : les premiers disaient
« Bien sûr, c’est dans la tête », à quoi les seconds répondaient
« Mais non, pas du tout, tu n'y connais rien »…
Ptite Plaque commençât alors à percevoir un phénomène très particulier : plus la dispute prenait de l’ampleur, plus elle aussi prenait de l’ampleur. Alors peu importait si ça venait de la tête ou pas, ce qu’il fallait c’était de la dispute, de la discorde … en bref un mot très court pour résumer cette pagaille : du stress ! C’était ça le truc génial ! Du stress, il y en a tout le temps : le réveil le matin, les examens à l’école, les bagarres à l’école, les réflexions méchantes. Mais le pompon, le must, le nec plus extra, c’est qu’elle pouvait nettement aggraver les choses en changeant sans arrêt de place, de forme, de couleur. Plus elle jouait au caméléon, plus les étrangers qui avaient la tête de ceux qui croient savoir quelque chose en perdaient leur latin et la dispute entre eux continuaient toute seule. Génial, elle avait trouvé le secret de la chronicité (un gros mot qui veut dire que ça dure tout le temps).
Questions :
Conséquences pratiques :
Un jour, dans un pays lointain, un cirque s’installa sur la place du village. Sous les chapiteaux, les enfants pouvaient admirer des animaux sauvages, qui en fait ne l’étaient plus vraiment, vu qu’ils obéissaient aux doigts et à l’œil à un monsieur, qui maniait un fouet comme personne. Il s’appelait le Dompteur des Fauves. Cet homme, au demeurant très gentil, aperçut Ptite Plaque lors d’une représentation. Elle avait les yeux remplis d’admiration. En s’approchant d’elle le Dompteur des Fauves fut alerté par une odeur bien particulière ...
« Il y a un fauve ici », dit-il d’un son sévère « un fauve bien caché »
« Non, non, pas du tout » répondit Ptite Plaque un peu inquiète.
Le Dompteur tourna autour de Ptite Plaque et sentit très bien la présence d’un Dragon très en colère, caché juste derrière elle, un Dragon toujours prêt à cracher du feu. Alors, il eut une idée …
Quelques jours plus tard, Ptite Plaque ne fit pas attention à un détail qui changea pourtant quelque peu l’étagère de la salle de bains. Un pot y avait pris place. Oh, un pot bien banal, tout blanc, avec une étiquette collée dessus, bien discret, mais dedans, il renfermait un élixir magique. C’était vous l’avez compris, le Dompteur des Fauves, un peu magicien sur les bords, qui s’était transformé en élixir magique. Et le lendemain matin, il arriva près de Ptite Plaque. Il lui dit :
« Bonjour » car il était bien élevé,
« Tu es toute jolie dis-donc »
Ptite plaque se laissa admirer et ne comprit que trop tard la ruse. L’élixir était passé par les trous de Maman/Peau, avait trouvé le Dragon et avait commencé son dressage :
« Couché !, debout !, assis !, pas bougé !, pas craché ! »
Le fouet claquait dans tous les sens. Peu à peu le Dragon se calma et se transforma doucement en un Toutou tout doux comme un doudou.
Ptite Plaque n’avait plus que les yeux pour pleurer. Elle s’était fait bernée. Elle était en train de disparaître et de devenir de plus en plus transparente. Sans son Dragon, elle ne pouvait survivre. C’est alors que le Dompteur des Fauves reprit sa vraie nature humaine et se transforma cette fois-ci en maçon. Il prit du ciment dans le pot magique et boucha tous les trous de Maman/Peau. Et puis ce diable de magicien se transforma encore en cuisinier :
« Fini les repas trop gras et trop sucrés, tout le monde à l’équilibre alimentaire ici »,
Et enfin pour terminer ses tours de magie il se transforma en un smiley qui sourit tout le temps et qui dit zut aux soucis. Ptite plaque disparut pour de bon. Elle ne restait d’elle qu’un fantôme … errant lamentablement… mais préparant sa vengeance !
Questions :
Conséquences pratiques :
Dans le temps d’avant, Ptite Plaque avait découvert une alliée assez inattendue, qui au premier abord ne l’intéressait pas trop puisqu’elle avait réussi à être autonome. Mais ça c’était le temps d’avant, maintenant que tout s’était écroulé, cette alliée allait devenir indispensable, elle s’appelait la Rumeur. La Rumeur, c’est comme le Vent, on ne sait jamais trop d’où il vient et où il va, mais tout le monde sait quand il est là. La Rumeur ne savait pas grand-chose de l’histoire de Ptite Plaque : ses origines, ses amis, son amoureux, les Dragons de la peau et de l’intestin…
La Rumeur n’a que faire de tout ça, la rumeur ça flotte dans l’air, comme un parfum qui rend de bonne ou de mauvaise humeur. Le fantôme de Ptite Plaque donna rendez vous à La Rumeur dans un endroit secret et lui chuchota à l’oreille tout ce que la Rumeur voulait entendre pour entrer dans toutes les maisons et surtout dans les oreilles :
« Le Dompteur des Fauves est un homme dangereux »,
« On n’est pas si sûr que ça que la Maman/Peau soit trouée »,
« Si le Dragon servait à faire sortir les toxines par la peau… »
« Et puis on a bien le droit de manger et de boire du Sucre comme les autres »
« Personne n’a prouvé que les antibiotiques, ça fait sortir les Ptite Plaques »
Plus la Rumeur répandait ses théories, plus Ptite Plaque reprenait du poil de la bête. D’abord ses contours, puis sa couleur, puis sa taille, enfin elle réussit à retrouver ses copains Levure et Staphylocoque qui s’ennuyaient bien depuis sa disparition. Pour fêter leurs retrouvailles, ils firent la fête de partout, mais vraiment partout. Maintenant que tous les ennemis avaient disparu, ils avaient le champ libre. Plus personne ne venait lui dire qu’il fallait qu’elle parte, on lui disait même que :
« Si elle était là c’est qu’elle servait à quelque chose ».
Elle tenait sa vengeance à grande échelle. La Rumeur parlait d’elle comme d’une réussite parfaite. Pourtant Ptite Plaque ne criait pas victoire, elle avait comme une boule au ventre, elle savait bien que rien n’est jamais vraiment définitif….
Questions :
Conséquences pratiques :
S’il y a bien quelque chose que Ptite Plaque n’aime pas, c’est aller à l’école : s’asseoir, rester sage, écouter, se taire, ce n’est pas pour elle. Elle, ce qu’elle aime, c’est se déplacer où elle veut comme elle veut, sur les pieds, sur la tête, dans le creux du dos, et prendre la couleur qu’elle veut et surtout n’avoir de compte à rendre à personne. Or, voilà qu’un jour, elle fut conduite bien malgré elle, dans une grande maison pleine de blouses blanches qui couraient dans tous les sens. Sur la porte de cette maison était marquée :
« Education thérapeutique ».
Elle dut pourtant se tenir là bien sage et dut accepter d’être regardée par toute une tribu de lunettes qui discutaient entre elles. Ptite Plaque était très intimidée, d’autant que toutes ces blouses blanches racontaient des tas de choses sur elle et semblaient tout savoir de sa vie et de ses aventures.
«Mes jeunes élèves, voici une plaque d’eczéma tout à fait typique, c’est sec, c’est rouge, c’est épais sur les zones de frottement »
Rien à voir avec La Rumeur. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer ! Trop tard, elle fut attrapée, malaxée, retournée, hydratée, emballée comme du rôti en un rien de temps. Impossible de se réfugier chez les copains Levure et Staphylocoque, ils étaient tous à la même enseigne. Au bout de quelques jours, Ptite Plaque n’était plus la belle plaque fière de ses rougeurs qu’elle était aux plus belles heures de sa carrière. Quand elle rentra chez elle quelques jours plus tard, elle avait bien compris que si elle ne voulait pas retourner dans la grande maison, elle avait intérêt à se tenir à carreau. Alors depuis ce jour-là, elle faisait de temps en temps des apparitions par ci par là sans faire la maligne, histoire de dire que :
« Coucou, je suis toujours là »
mais du coup tout le monde s’était apprivoisé et allait dans le meilleur des mondes possibles.
Questions :
Conséquences pratiques :
L'enfant comprend mieux son eczéma à travers les histoires et l'imaginaire.